Comment le Web Sémantique se construit

Burningbird expose sa vision des dynamiques de construction du Web Sémantique : un mouvement bottom-up et progressif plutôt qu’un deus ex machina avec éclairs, tonnerre et fanfare, un mouvement par lequel on verra apparaître non pas le Web Sémantique mais un web sémantique. Son idée est que le bidouilleur qui veut publier des données sur le Web sous une forme digestible pour d’autres systèmes informatiques adoptera peu à peu le modèle de données RDF pour des motifs économiques.
En effet, grâce à ce modèle, le jour où il voudra réutiliser ses données pour les intégrer avec celles du voisin et construire une nouvelle application, « il n’aura plus qu’à » ajouter des règles logiques par-dessus. Celles-ci s’appliqueront sans douleur car le modèle RDF est conçu pour l’application de règles de ce type et préserve, pour ce faire, l’identité des sources de données. Ainsi, ces règles logiques pourront simplement dire des choses du genre : « Selon la source C, la ressource XYZ au sens que lui confère la source A est équivalente à la ressource 123 au sens que lui confère la source B ». Chaque source (chaque « auteur » de données) peut donc faire coexister ses données avec celles de ses voisins, qu’elles soient ou non cohérentes avec celles-ci. Les systèmes à base de règles sont là pour recoller les morceaux a posteriori et sans douleur. Cela suppose simplement que le bidouilleur ait adopté le bon modèle de donnée a priori.
Par contre, si le concepteur n’a pas anticipé ce besoin de réutilisation de données et s’est par exemple contenté d’adopter un vocabulaire XML spécifique, il devra souffrir à chaque fois qu’il voudra les intégrer avec celle du voisin car il devra alors développer et redévelopper des moulinettes spécifiques de transformation de ses données (XSLT, …). Investir dans l’adoption d’un modèle « universel » de données tel que RDF se révèlerait donc rentable dès que les réutilisations de données se multiplient.